vendredi 28 juin 2013

PROMO NOUVEL ALBUM

Déjà plusieurs émissions calées à la rentrée pour la sortie de mon nouvel album:
-Le pont des artistes
-Sous les étoiles exactement
-Taratata
-CD'aujourd'hui
...(à suivre)
 
Youtube reverse aux artistes...15 euros pour 100 000 vues...

mercredi 26 juin 2013

LA GLOIRE DE RUBENS

LA GLOIRE DE RUBENS
Philippe Muray

Quelques notes (suite et fin)

P87
Des oiseaux ont bien tenté de picorer la grappe de raisin peinte par Zeuxis parce qu’elle avait l’air plus vraie qu’une vraie ; je frémis à l’idée de ce que je pourrais faire, moi, avec une femme signée Rubens, si les convenances ne me retenaient pas.

P91
Pour être aimé, deux solutions, pas trois : la réclusion cistercienne ou les fumigènes romantiques.

P104
« Dans tous les arts, écrit Proust, il semble que le talent soit un rapprochement de l’artiste vers l’objet à exprimer. Tant que l’écart subsiste, la tâche n’est pas achevée. »

P118
Il y a deux façons de méconnaître résolument son propre temps : soit on adhère comme un fou à tous les délires du moment, on s’engage, on se solidarise, on milite, on s’aveugle, on prend parti éperdument ; soit on se détourne du courant, on s’enfonce dans la contemplation, on ne veut rien savoir de ses maîtres pour mieux continuer à s’y plier. Tout-tragique ou tout-poétique ; dans les deux cas la même ferveur, la même passion d’esclavage, la même servitude de toute façon.

P119
La bête noire de la culpabilité, c’est le langage évidemment, elle préfère de loin la musique, elle en met partout, elle en rêverait dans tous les coins. Que la planète se transforme en une immense Fête, vaseuse et morne, de la Musique égalisante. Musique aujourd’hui, forme suprême de notre gâtisme consensuel ! « Viens, musique, emporte-moi avec toi et sauve-moi de cet effort douloureux pour trouver les mots » : ainsi chantait-on, déjà, au XVIIIe, quand on était poète, et romantique, et allemand.

P132
Le Mal n’est un être que si on le veut bien, c’est-à-dire si on l’appelle à tue-tête, et notamment en arrêtant pas de le dénoncer. Le Mal n’est Quelqu’un que si on en fait tout un plat en refusant d’en rire parce qu’on préfère jouir de le prendre au sérieux. Le démon se sent menacé chaque fois qu’on l’oublie cinq minutes, il connaît par cœur le puéril catéchisme de la pub : qu’on parle de lui, en bien, en mal, mais qu’on en parle, ça ne va pas plus loin. Être, pour lui, c’est d’abord être dénoncé.

P167
Tous les génies sont des esprits grossisseurs, c’est la raison pour laquelle on a tendance à les trouver grossiers.


P170
« Il faut mettre sa passion dans les choses où personne ne la met aujourd’hui », excellente recommandation de Nietzsche que nous n’avions pas besoin de connaître pour la suivre spontanément.

P174
Le protestantisme, c’est incontestable, a « sauvé les libertés humaines », et de la seule manière efficace : en supprimant les artistes (la conception du salut comme donné, et non gagné, implique que toute participation de l’être humain à son propre sauvetage est illusoire ; corrélativement, les œuvres, dans tous les sens du mot, deviennent inutiles).

P185
…Chaque fois, des musées entiers qui disparaissent ! Des centaines, des milliers d’œuvres, tableaux, sculptures, fresques ! Il faut repeupler ces murs déshabillés. Les toiles deviennent des arguments dans la controverse de fer et de feu qui a choisi l’Europe comme champ de bataille. Et les Jésuites sont les plus formidables acheteurs d’espaces publicitaires qu’on puisse imaginer. Bien après eux, on racolera pour des machines à laver, des bagnoles, des fringues, des barils de lessive et milles autres produits plus ridicules les uns que les autres, à l’aide d’une foule de filles nues. Alors pourquoi pas, dès maintenant, quelques paires de fesses pour la plus grande gloire de l’Église ?
       
Et qui serait capable de mettre en équivalence, sans ridicule, la beauté des femmes et celle de la Foi ?

Qui, sinon Rubens, la plus grande agence de communication de tous les temps ?



P187
La répétition est indispensable, et à tous les niveaux, en effet, puisque c’est elle qui signale la présence d’un style, c’est-à-dire quelque chose qui ne dépend pas du sujet traité, mais de la fréquence de réapparition de celui qui le traite.

Il n’y a de style que par la répétition, dans la répétition, pour le plaisir de se répéter, de se sentir de plus en plus répété, donc de plus en plus différent, à l’infini, jusqu’aux constellations.

P188
…personne ne savait plus alors que l’image du corbeau, dans une toile, loin d’annoncer des choses sinistres, était synonyme d’Espérance pour la raison que son cri, disait-on, ressemblait au mot latin « cras » qui signifie « demain ».

P189
« L’aristocratie conduit naturellement l’esprit humain à la contemplation du passé, et l’y fixe. La démocratie, au contraire, donne aux hommes une sorte de dégoût pour ce qui est ancien. » Tocqueville

P213
Quelqu’un qui ne fait jamais de sport ne peut pas être tout à fait mauvais.

P219
« Le charme d’une femme peut révéler beaucoup de choses à un artiste sur son art » (Bonnard)

P223
…parce que le nu, de toute façon, quelle que soit l’époque, quelles que soient les circonstances ou les baratins des civilisations, ne peut être que mythologique. Ni chaste, bien sûr, ni naturel, et encore moins innocent.

P227
« Un homme qui a le sentiment des fesses et des seins est un homme sauvé ! » (Renoir à propos de Rubens)

P231

On peut appeler « moderne » ce réflexe qui consiste à rendre proche un grand homme par la détresse qu’on lui suppose.

lundi 17 juin 2013

LA GLOIRE DE RUBENS


LA GLOIRE DE RUBENS
Philippe Muray

Quelques notes...(1)

P19
« Le trou que l’œuvre géniale, écrit Kafka , a creusé par le feu dans ce qui nous entoure nous offre une bonne place où poser notre petit flambeau. C’est pourquoi l’œuvre de génie est une source d’encouragement, d’un encouragement qui s’exerce d’une manière générale et ne pousse pas seulement à l’imitation. »

P20
La communication ne se fait vraiment à fond que sur des échecs. Plus que sur des crimes, moins spectaculairement mais plus sûrement, toute société est fondée et fermée sur des ratages commis en commun. Rien ne fait plus groupe que le fiasco en soi. Rien ne fédère davantage que le retour bredouille. Les seuls succès véritablement appréciés par la communauté sont ceux qu’elle accorde de façon posthume. Que votre objet vous échappe toujours, jusqu’au dernier moment, et c’est gagné pour la postérité ! Tout, avec le temps, peut devenir magie aux yeux de la société, à condition qu’elle se soit livrée, avant, à quelque torture. Rattraper le coup, réparer des injustices : nous ne nourrissons pas de plus grande passion ; encore faut-il que, de ces injustices, nous ayons été d’abord les agents vigilants.

P21
Tout ce qu’il veut au fond…ce n’est même pas tellement la gloire, même pas la puissance, ni la découverte d’une vérité des abîmes, c’est mourir un peu plus instruit . Pour cela il faut peindre, bien sûr, énormément.

P25
Supprimer les obstacles, comme le déclarait Picasso, à rebrousse-poil de tout le catéchisme moderne, ce n’est pas la liberté, « c’est un affadissement qui rend tout invertébré, informe, dénué de sens, zéro ».

P38
…on ne peut pas parler que de ce qu’on aime, il faut aussi, de temps en temps, rappeler ce qu’on déteste afin que, sous cet éclairage, ce qu’on aime se fasse mieux voir.

P56
« Une manie, c’est le plaisir passé à l’état d’idée », affirme Balzac interprétant la « bricabracomanie » de Pons. Vous qui n’êtes plus aimé, dit-il encore, vous qui ne pouvez plus boire à la « coupe du plaisir », devenez collectionneur, « vous retrouverez le lingot du bonheur en petite monnaie ».





dimanche 16 juin 2013

RENDEZ-NOUS NOS CHAÎNES!


"Ça fait 40 ans que tout le monde accuse la télévision d’être une machine à sidérer les esprits, à endormir les intelligences, à laver les cerveaux, à mentir sur tout et à transformer les hommes libres en légumes, à aliéner les gens au Grand Divertissement et à la Propagande, à instiller les ordres du Kapital (chaînes privées) ou du Gouvernement (chaînes publiques).
Et le jour où enfin la télévision n’émet plus, ça crie à la confiscation de la Démocratie et au crime contre l’Information Qui Est Un Droit De L’Homme.
Non mais allô quoi."

mercredi 5 juin 2013

En somme, aujourd'hui, ce n'est plus la société du spectacle mais le spectacle de la société.